Titus n'aimait pas Bérénice
Il rédige d'abord chaque scène en prose, pèse, soupèse les équilibres, les distances, explore les champ de l'action dramatique en physicien, arbitre entre les forces.
GENRE : Biographie romancée
AUTEUR : Nathalie Azoulai
DATE DE PUBLICATION : 2015
NOMBRE DE PAGES : 315
RÉSUMÉ
L'introduction du livre parle de Bérénice, une jeune femme contemporaine abandonnée par son amant Titus, car il préfère rester avec Roma, sa femme. Pour se consoler, elle tente de comprendre Racine, comment et pourquoi il a écrit la pièce "Titus et Bérénice".
L'histoire est en réalité celle de Racine, ce dramaturge du temps de Louis XIV, auteur de 11 grandes pièces de théâtre. Il narre sa vie, depuis son enfance à Port-Royal, une abbaye aux idées jansénistes, jusqu'à son succès, les faveurs royales, et sa rencontre avec l'amour.
AVIS
Ce roman m'a beaucoup plu, malgré quelques points qui m'ont déçue. Commençons par le positif: le style très simple et concis de l'auteur met en valeur son histoire, la vie de Racine, auteur devenu personnage. Il permet de le comprendre, de rendre ce nom austère et lointain compréhensible. Il encense aussi la langue française, avec sa grammaire, sa syntaxe, sa sonorité, en montre toutes les modulations et possibilités. Maintenant, comme Racine, j'ai envie de "disséquer" les textes que je lis, les analyser et les reformuler. L'auteur montre également la fascination de Racine pour Louis XIV, qu'il compare à lui, en disant qu'il est presque son "jumeau". Je n'ai à reprocher à ce roman que la partie contemporaine, où la Bérénice du XXI° siècle est abandonnée par Titus. Elle me parait trop classique, prévisible, et m'avait presque donné envie de refermer le livre. Les personnages qui ne sont nommés que par leurs prénoms, comme Racine qui est appelé "Jean" ont rendu l'histoire plus compliquée à suivre.
En somme, j'ai ressenti ce roman comme une ode à la langue française, et à Racine.
NOTE: 2,5/3
C'est ce qu'il aime dans la langue française et que les autres n'ont pas, ce lit de voyelles rocailleuses que les hiatus révèlent dans les vers comme l'été dans le fond des rivières